Nos enfants que j’appellerai Big J (13 ans) et Mini R (8 ans) sont formidables, pleins de vie et pourtant l’école et l’éducation traditionnelle posent un gros problème.
Je vais remonter un peu le temps, Big J était un bébé normal, un petit bonhomme plein de vie, qui avait une confiance, en lui et dans les autres, extraordinaire. Il était non violent, ouvert au dialogue parce que, pour moi, c’est comme ça que je voulais que le futur homme qu’il deviendrait soit.
Déjà, chez sa nounou il ne faisait pas de dessins, mais bon, c’était une nounou à l’ancienne. Je l’avais choisie pour ça , parce qu'elle avait eu des enfants , des petits enfants, et qu’elle privilégiait les expériences, cuisine, jeux en extérieur au dessin. Il était avec d’autres enfants.
Ensuite, comme tous les enfants, il est entré en maternelle. Il était plus grand que les autres en taille, plus éveillé. Alors quand il est rentré plusieurs fois en me disant : « Maman, je me suis fait taper par M… », j'ai foncé voir la maitresse. Elle m’a regardé et m’a dit : « Vous avez vu sa taille, il n’a qu'à se défendre ». Alors je suis rentrée et je lui expliqué qu’il ne fallait jamais taper en premier mais que si on l’embêtait trop fort il pouvait taper. Première déception pour moi.
Le temps passe et toujours pas de dessin ou alors très simples. C’est la petite section rien de grave.
On change d’école, Moyenne section rien à signaler.
On re-change d’école.A ce moment-là, je suis en congé maternité, je me rends bien compte qu’entre les travaux des autres et ceux de Big Jo, y'a comme une différence. Il n'écrit toujours pas en dehors de l’école.
En CP, j’ai le droit aux premiers "Accompagnement Personnalisé". Eh oui, la maitresse vient de s’apercevoir qu’il tient son stylo comme un mauvais gaucher (en fait il le tient comme moi). A croire qu’il n’a pas tenu de stylo en maternelle vu que personne ne l’a remarqué. Un trimestre d’AP, un magnifique château plein de traits, de rond, de vagues … Rien ne change, il menace de se couper la tête (il a 6 ans, je fonce chez une psy avec mon grand bébé, Intellectuellement précoce disent les tests. Mais pas, intellectuellement précoce qui retient tout s'en apprendre , l'intellectuellement précoce hyper émotif, hyper anxieux ...
Ensuite le calvaire commence. Chaque soir, il faut faire les devoirs, que l’on commence obligatoirement par un temps de pleurs. Il est difficile, me dira l’instit, il va s'y faire. De son coté, elle fera tout pour l’aider. Privé de recréation pour terminer de copier les leçons, mis de côté parce qu’il ne lit pas assez vite... Lui répéter, plusieurs fois par jour, qu'il est lent, qu'il n'y arrivera pas . De mon coté, je m'éclate à chercher la fin des poésies, à recopier les textes à trous pour qu'il puisse juste copier un mot...
Ca va durer 3 ans. Ensuite on change d’école. Vu que le public ne convient pas, on passe dans le privé.
Les institutrices sont géniales, il reprend confiance en lui. Il suit le rythme et passe en 6éme. Entre le primaire et le secondaire?
Il y a un suivi "ne vous inquiétez pas" me dira l’institutrice de primaire à la fin juin.
Sauf que non, les profs ne se rendent même pas compte qu’il ne copie aucun cours. Vous avez essayé de faire apprendre une leçon sans la leçon. Des heures de plaisirs...
En 2018, je prends les choses en main. On va voir l’orthophoniste, l’ergothérapeute, on refait un test de QI. Le verdict est sans appel dysgraphique, dyslexique, dysorthographique et intellectuellement précoce. Pour la lecture et l’orthographe, on peut améliorer les choses, pour le graphisme c'est foutu.
Alors on passe sur ordinateur, on fait un Plan d'Accueil Personnalisé, on change de collège.
Et là, un mois avant la rentrée on décide de partir au Québec.
Je m’inquiète, comment va t il s’adapter ?
Je n’ai pas parlé de Mini R ,elle suit son frère , dysgraphique elle aussi , pas envie d’apprendre , les tests de QI sont en cours. Elle redoute de partir, de quitter ses meilleures amies, de ne pas se faire de copines... Bref sans aucune info sur le processus de scolarisation au Québec, je stresse beaucoup pour eux . D'autant plus que l’on part en milieu d’année scolaire.
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