Voilà, nous avons débarqué le 7
aout à l’aéroport Jean Lesage, et nous voici rendu le 7 octobre, cela fait donc
2 petits mois que nous avons immigré.
Ça semble énorme, mais en fait
pour la plupart de nos amis français qui pensent que nous ne sommes juste pas
encore rentrés de vacances c’était hier, et à nous ça nous parait beaucoup plus
long.
En deux mois, nous avons : emménagé,
remeublé complètement un appart, testé tous les supermarchés du coin pour voir
où trouver quoi et à quel prix, assisté à un nombre incalculable de match de
baseball et d’heures de gym, les enfants ont changes d’école et nous de job.
Le plus dur pour l’instant, pour
moi, c’est le changement de clavier au quotidien, et les mesures en cuisine.
Je vous explique pourquoi dans
les lignes qui suivent.
Alors première nouvelle, j’ai
trouvé un job. Voici comment :
Avant de partir, j’avais rejoint
un groupe Facebook avec peu de membres, mais où les différents membres avaient
la « philosophie canadienne » ce qui signifie que les membres
partagent les bons plans, des photos de leurs sorties, des astuces…
On est très loin des groupes
« comment je dois faire pour venir, pouvez-vous me dire les démarches… »
qui sont le lieu commun de 90% des gros groupes dédiés au Canada. Les gens s’inscrivent
sur ces groupes dans l’espoir que par miracle quelqu’un va leur dire
« Allez je suis sympa, je fais tout pour toi ne t inquiètes pas prends
juste l’avion, tu auras un job, un appart, et une grosse paie en
arrivant ».
Je vous épargne le suspens ça n’arrive
pas ce genre d’opportunités, et si tu viens avec cette optique, tu vas tomber
de très haut, je pense que le changement de pays doit se préparer en amont
pendant un certain temps (en faisant des recherches persos sur le net, dans des
livres, auprès d’amis, et en parlant avec sa famille…Tout n’est pas rose ici aussi
et on le vit mieux en s’y préparant). Fin de l’aparté.
Les administrateurs du groupe
organisaient un pique-nique de bienvenue fin août. Je nous avais donc inscrits
afin de faire des connaissances sur Québec. Nous avons rencontré une des administratrices
du groupe et plusieurs personnes arrivées en même temps que nous et d’autres
qui sont là depuis plus longtemps. Nous avons passé une journée extrêmement sympa,
riche en rencontre, en informations sur la vie ici, sur la façon de gérer l’éloignement,
sur les us et coutumes de l’école et du travail…
Il s’est trouvé que, dans la
conversation, une des participantes, qui est responsable d’une agence de voyage
en autocar, a glissé qu’elle cherchait quelqu’un pour faire l’accueil des
clients dans l’agence ou elle travaille et pour être formée au métier d’agent
de voyage.
Après y avoir réfléchi et après
avoir pris les vacances les plus longues de ma vie, je me suis dit que ce métier
allait allier mes envies de contacts clientèle, avec l’apprentissage d’un métier
qui consiste à vendre du bonheur aux gens.
Je l’ai donc recontactée, je lui
ai envoyé mon CV, j’ai fait une journée d’essai, histoire de voir si cela me
plaisait et voilà j’ai un nouveau job.
Ici pas de contrat, pas de CDD,
CDI … tu travailles on te paie, ça ne te plait plus tu n’y vas plus (c’est pas
le top pour la réputation de quitter son job sans prévenir par contre).
Le salaire est, pour ma part,
fixé à l’heure. Habituée à mon jour de RTT hebdomadaire, j’ai demandé à
conserver un jour sans travailler dans la semaine. Je travaille donc 32h par
semaine. Je commence à 9h et termine à 17h.
Au Québec, les impôts sont prélevés
à la source comme en France mais on te donne ton salaire avant déduction à
l’heure ou à l’année, pour calculer le montant qui te sera versé toutes les
deux semaines il faut utiliser un outil très simple : https://neuvoo.ca/calculatrice-impot-net/
Attention le salaire est calculé
pour un 40 h semaine, il faut donc faire un petit calcul en croix.
Ça permet de se faire une idée,
en gros il faut compter 30 % d’impôts.
Je vous déconseille de convertir votre
paie en dollars canadien en euros, ça fait un choc.
Je m’explique : mon salaire
est actuellement de 1800 $ par mois, en France je gagnais 1800 €. Le cout de la
vie ici est aligné sur les salaires Québécois ce qui fait que je gagne plutôt
bien sachant que je commence dans le métier. Par contre si je m’amuse à convertir mon
nouveau salaire en euros (1800 $ = 1250 € environ) je pleure.
Dans ma tête, j’étais partie sur
le fait qu’on se moque du symbole situé après le chiffre, c’est à dire que la
garderie me coûte toujours un peu moins de 200 par mois, les courses autour de 200
par semaine…
Mon train de vie n’a donc pas
diminué, il a même augmenté vu que les enfants sont en école publique alors qu’ils
étaient en école privée en France.
Ce sera encore mieux dans 18 mois
quand les allocations familiales me seront versées (mais c’est une autre
histoire).
Au Québec, on ne paie pas l’eau
et dans mon cas l’électricité est incluse dans le loyer (et vu que le chauffage
est électrique c’est rassurant), nos seules charges sont les téléphones
portables, internet, l’assurance logement et le périscolaire.
Il faut aussi prévoir de mettre
de côté pour rentrer une fois par an ou pour les vacances.
Tout cette histoire pour en venir
aux seules choses qui me gâchent la vie en ce moment. J’ai nommé le clavier Québécois
Français et les mesures en cuisine.
Le clavier utilisé au Québec est
un Qwerty qui est prévu pour la langue anglaise (donc sans accents) sauf qu’au Québec
on parle et on écrit français, vous voyez le problème arrivé. ILS SONT OU CES
LUTINS D ACCENTS !!!!!!!!!
Je passe une partie de ma journée
à tester les différentes touches, à effacer et réécrire. Ce qui ne me rassures
pas c’est qu’au bout de deux ans ma responsable n’a toujours pas trouvé les
guillemets sur le clavier 😊 pour d’autres ça sera d’autres symboles mais
ça résume bien ma galère du moment.
Je vais vite acheter un clavier
QWERTY pour la maison et le travail, histoire de ne plus passer d’un système à l’autre.
Mon autre soucis c’est pour la préparation
des repas.
Les aliments n’ont pas forcément
le même nom qu’en France, les courgettes sont des zucchinis, le maïs du blé d’inde,
il y a des filets mignons de bœufs… Alors, pour me simplifier la vie et faire
mes courses au plus simple, je prends des recettes québécoises pour faire mon
batch cooking du dimanche. Mon gros problème : les mesures se font en
tasses ☹. Je passe mon temps à diviser 250 ml qui est la
valeur d’une tasse en 2, 3 ou 2 tiers…
C’est assez simple à résoudre
comme problème me direz-vous, il suffit d’acheter les mesures qui vont bien… c’est
ce que je me suis dit aussi les premières semaines, sauf que ma conscience
minimaliste (pourquoi acheter alors qu’on a déjà) s’est imposée à moi et je me
suis dit que ça n’était quand même pas bien compliqué de convertir. Ce n’est
pas compliqué c’est vrai mais c’est usant donc mercredi direction le magasin
pour acheter ses fameuses mesurettes.
Tout ça pour vous dire que l’on
va très bien ,si on regarde tout ce que l’on a fait ces deux derniers mois, que
les enfants adorent leurs écoles et que les mois à venir vont encore être
riches en changement au vu des températures qui baissent.
Allez à tantôt.
PS : Anecdote marrante, j’ai réussi
à attraper l’accent belge et les expressions qui vont avec car ma responsable et mes voisins sont belges. Pour
repasser sur l’accent français avant de rentrer, j’écoute des chansons françaises pendant mon
trajet de retour en bus.
Bizarrement je m’étonne de ne pas
attraper l’accent du sud vu que j’écoute en ce moment l’intégrale de Cabrel.
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